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LE BLOG DE PIERMA

Mon univers porte en lui tous les possibles,de mes rêves les plus fous jusques à mes banales réalités.

E la nave va... (nouvelle)

Publié le 25 Juillet 2011 par pierma

La rumeur avait été portée jusque dans les rues du petit village provençal où j'avais élu domicile pour l'été.

Le gouvernement allait y siéger à la mairie ce mercredi deuxième de juillet. Déjà disait-on dans les commerces que le ravitaillement devrait être effectué au plus tard dans la soirée car les premiers arrivants seraient les journalistes. Leurs réputations les précédaient de loin comme autant d'empêcheurs de tourner en rond, de fouille-merde, de sangsues se nourrissant de nos moindres mots, faits et gestes.

Le soleil plombait tôt matin et la fontaine de la place coulait de son centre vers ses quatre coins une eau fraîche depuis des générations déjà.

Emile sortait les tables de son café "Le Palmiste" et les disposait côte à côte pendant que Mireille s'activait à préparer le percolateur pour les cafés à venir. Les cigales éternelles perçaient le silence de leurs chants incessants.

Un son se mélangea vite à ces dernières ,plus grave ,venu de loin. Il portait la marque de ces bourdons énormes. On pouvait les voir.

"Viens voir!!! cria Emile, ils sont quatre, quatre hélicos ,des gros!!!

Ah boudiou, j'en ai jamais vu d'aussi gros! Tu crois que le gouvernement est là-dedans ou bien ce sont les militaires chargés de sa protection?"

Mireille n'avait pas l'air d'être si passionnée par ce déploiement de forces. Elle se contenta d'allumer la télé du café tout en continuant à essuyer ses tasses.

Un jeune journaliste parlait à son bureau de journaliste dans le beau décor bleuté de son journal télévisé. Les nouvelles se succédaient les unes aux autres sans vraiment de transition. Un instant l'on vit un correspondant national dans sa petite fenêtre, un micro à la main et se tournant de temps à autre vers un village au petit clocher bien connu  puisqu'il s'agissait de l'église ,face au Palmiste justement. Les lieux étaient investis et cela donnerait une renommée mondiale l'espace de quelque temps.

Emile avait un copain quasi de naissance, Jean. Ensemble ils avaient tout fait. Des moindres malfaisantes gamineries à leurs mariages respectifs. Jean avait épousé la sœur de Mireille de 10 ans sa cadette, Sylvie ,une jolie plante brune aux manières un peu italiennes , parlant fort dans le joli décolleté de sa robe bleue à volant s'agitant au moindre mistral tournant. Tout le monde la connaissait dans le village depuis toute petite. C'était la fille de l'institutrice qui avait donné une instruction républicaine à la plupart des gosses du coin.

C'était l'été et la saison voulait que petite Sylvie vînt donner un coup de main à sa grande sœur les jours d'affluence. C'était un gré à gré commode à chacune.

Le journaliste de la chaîne d'information continue distillait en boucle ses nouvelles et revenait régulièrement sur le déménagement temporaire du conseil des ministres. C'était disait-il  sur une idée du président de la république que d'en profiter pour aller voir  au plus près les citoyens des régions tout en continuant à traiter les affaires du pays.

" Ca va encore nous coûter bonbon!" s'exclamait Emile en bon contestataire qu'il était. Il avait perdu un rein une trentaine d'années  auparavant alors que ses huit ans lui conféraient une jeunesse heureuse.

Une infection bactériale lui fit vite connaître les hôpitaux .Ce fut sa première sortie du village vers la préfecture voisine d'une vingtaine de kilomètres.

Jean se pointa comme à son habitude vers 8h30 pour prendre son café, les deux hommes se saluèrent d'une franche tape dans la main.

"T'as vu tout ce déballage, tout ce tintouin. Parce que  y a pas qu'les ministres et le président, mais y a tout ce qui va avec. On en avait parlé mardi dernier au conseil municipal mais c'était encore que sur le papier.

- M'en parle pas! rétorqua Emile.

-Mireille est là ?

-Entre , elle va te préparer ton café. Moi je dois aller chercher la voiture au garage et rendre celle-là. J'en ai bien pour une heure et demie ,mais n'en profite pas ...lança-t- il à son vieux copain ponctué d'un clin d'œil . A plus tard"

Jean écarta de la main le rideau de fin bambou du bistrot. Il s'approcha du comptoir. Mireille fit le tour pour se retrouver à sa hauteur. Elle se colla à lui. Elle sentait bon  sa toilette du matin Elle prit la main de l'homme dans la sienne et l'entraina dans la cave en déboutonnant rapidement sa robe par le devant. Rien  ne pouvait plus les arrêter...Ils avaient moins d'une heure et demie  pour se réunir dans ce secret connu d'eux et d'eux seuls.

 

                                                                                    A suivre...

 

 

 

 

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B
<br /> J'ai cru que c'était une histoire vraie et j'attends la suite. En attendant, je vais me prendre un petit demi au "Palmiste". Adesias !<br /> BEA<br /> <br /> <br />
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M
<br /> Tu te lances dans la nouvelle ?...<br /> G hâte de suivre le feuilleton de l'été ! Mais que sont-ils donc partis faire dans la cave ces deux là ? Ya quand même le gouvernement à la télé !!!<br /> Je pars en vacances dans le sud après demain ! peut-être aurai-je moi aussi la chance de rencontrer une Mireille et son Emile... Je te raconterai !<br /> Bisous<br /> <br /> <br />
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